Episode 1 : Le commencement

- " De la lumière naquit l'ombre ... "
Il se matérialisa avec la sombre apparence de l'aventurier sous le soleil flamboyant, pris la faux ornée d'un crâne, lui trancha la tête, et pris ce qui lui appartenait ...
Le lieu paisible était entouré d'arbres au feuillage coloré, de buissons verts et d'herbe verdoyante. Soudain il se changea en un lieu sinistre, les arbres perdirent leurs feuilles et les branches noircirent, tout devint sombre, sans vie, il n'y avait plus  que quelques âmes errantes dans l’obscurité de cet endroit devenu lugubre.
Nous sommes les Enfants de l'Ombre
Nous errons et vivons dans la pénombre

Ogrest causa lui-même le Chaos. Il aurait perdu sa bien aimée, Dathura, et son chagrin fut tel qu'il se retira sur le mont Zinit et qu'un flot de larmes s'abattit sur le Monde des Douze, provoquant l’événement connu sous le nom de " Grand Déluge ". Mais en était-ce vraiment la véritable cause?

Ils se réveillèrent dans un lieu inconnu, sombre et humide . La salle comportait quatre vitraux rougis par le sang. Les murs de pierre laissaient apparaître des tâches de moisissure par endroits. Ils n'étaient que deux. Deux face à l’obscurité. Deux dans le " Royaume de l'Ombre " ... Les créatures surgirent de nul part, ils étaient pris au piège. Il n'y avait qu'une solution, si ils voulaient s'en sortir ils devaient combattre.
- "Je crois que ce sera notre dernier combat, petit frère."
- "Je crois aussi. Accordes-moi une dernière faveur."
- "Laquelle ? "
- "Croisons le fer, une dernière fois, comme au début de nos combats d’entraînement ..."
Ils dégainèrent leurs armes, le premier leva sa faux, l'autre son épée à la poignée ornée d'un pistolet noir.  Le choc de leurs armes respectives sonna le début du combat interminable qu'ils allaient mener contre les créatures de ténèbres qui leur faisaient face.
Le premier monstre courait vers les deux adolescents. Il fut arrêté net dans sa course, une faux plantée dans le dos. Le deuxième eu les deux bras coupés,un troisième une balle dans la tête.
- "C'était le mien!"
- "Tu te rattraperas bien assez vite."
- "Avec tout ce qu'il y a, c'est sûr et certain ..."
Les monstres ne cessaient de surgir de la terre, ils n'étaient que des formes à peine perceptibles dans la pénombre.
Avec un cri de guerre, les deux frères s'élancèrent. Les lames fendirent l'air. Les créatures s'évaporaient au contact des lames, se transformaient en nuages de fumée noire qui s'engouffrait dans les fissures des murs.
Les monstres tombaient, s'évaporaient les uns après les autres. La danse meurtrière de la faux faisait tomber la plupart des créatures, les tirs de barrage maintenaient les ennemis à distance. Ceux qui s'approchaient trop se faisaient trancher les membres pas la faux ou s'empalaient sur l'épée.
- "Ça ne se terminera donc jamais ?"
Les deux frères commençaient à ressentir la fatigue, leurs membres tremblaient. Ils étaient à bout de souffle, leurs mouvements devenaient de plus en plus lents... Mais les monstres s’arrêtèrent sur place, et se rassemblèrent. Les deux guerriers se mirent côte à côte, tentèrent de reprendre leur souffle, mais restèrent tout de même sur leurs gardes.
Les créatures fusionnèrent alors, ils se regroupèrent en une masse noire, ils se mélaient les uns aux autres, ils se fondirent en une seule et même masse, gigantesque. Plusieurs secondes s'écoulèrent, et une forme humaine apparue. Son visage était dissimulé sous une capuche. Ses mains étaient blanches, pourvues de longues griffes noires dégoulinantes de sang. Son dos courbé mettait sa tête en avant, et lui donnait un air sinistre.
Il leva la tête. Ses yeux laissaient paraître un air narquois, ses lèvres tirées jusqu'aux oreilles laissaient apparaître des dents jaunies.
Il poussa un cris aigu, et dit : - Mon plan à marché, vous êtes enfin présents, cela fait si longtemps ...
- "Que nous voulez-vous ?!" Une main posée sur son torse l’arrêta:
- "Attend, laisses-le parler."
La sinistre silhouette pencha sa tête en avant, et lorsqu'il parlait on pouvait voir son sourire lugubre.
- "Depuis longtemps je vous regarde depuis le haut de cette tour. Depuis longtemps je vous attend avec impatience, pour vous tuer ici !"
Il poussa un cri sinistre, et s'élança vers les deux adolescents. Il était prêt à les embrocher avec ses griffes noires.
D'un bond, les deux frères esquivèrent l'attaque, se séparèrent en laissant derrière eux un nuage de poussière noire. Se retournant vivement, la créature ré-attaqua. Le premier stoppa l'attaque de sa faux, le choc fut tellement fort qu'il recula sur plusieurs mètres. Profitant du déséquilibre de son adversaire , le second porta un coup d'estoc droit vers son estomac. Les griffes noires retirèrent l'épée. Des coups de feu retentirent.
- "J'ai autant de balles que les casernes des nations réunies."
Le troisième coup fit chanceler la sombre silhouette, il fit quelques pas en arrière et s'écroula. Un brouillard noir et épais l'entoura, le corps disparu.
- "Bien vu frangin. Tu l'as fait taire pour un bon mom..." Il fut arrêté dans sa phrase.
Son ombre rentra soudainement en lui, elle n'était plus sur le sol. Il laissa tomber sa faux, tomba à genoux, les mains plaquées par terre. Pris d'effroi, le roublard courut vers son frère. Le sram leva la main, les doigts écartés, pour lui dire de ne pas s'approcher.
- "Ne me touches surtout pas !" Pris de douleur, il tomba sur ses genoux et pris sa tête entre ses mains, il poussa un râle de douleur, laissa tomber ses bras, regarda en l'air, et puis souria.
- "C'était bien joué gamin. Mais une ombre ne meurt pas héhéhé ... AHAHAHAHAAAh !!!"
Il lévita la faux en l'air, la prit, et la lança, tournoyante et tranchante. En plongeant sur la gauche, le roublard manqua de se faire trancher la tête. La faux revint en sens inverse, et manqua de lui couper le bras gauche. L'arme revint dans les mains du propriétaire.
- "Qu'as-tu fais à mon frère ?!"
- "Je lui ai pris son ombre, naturellement ..." Un rire moqueur se fit entendre.
- "Rends-le moi ordure !"
- "Te le rendre ? Rendre mon nouveau corps ? Non ... Grâce à ton frère, je peux enfin sortir d'ici, et commencer à détruire le monde des douze, qui n'est qu'un monde de faibles et d'imposteurs..."
Traumatisé par la scène à laquelle il venait d'assister il resta debout les bras balants et les yeux dans le vide, son frère possédé s'approcha et lui toucha la tête, il fut à son tour pris de douleurs atroces, sa peau devint grise et son ombre ne fit plus qu'un avec lui, il était maintenant possédé aussi, au service des forces des ténèbres.
- "Allons détruire ce monde ... AHAHAH AHAHAHAHAAAAAAAAAH !!!"

Le rire résonna jusqu'à Dathura, effrayée, elle parti loin de ce monde, et Ogrest pleura, pleura, et pleure encore ...
Bientôt, le monde sombrera dans les ténèbres...